Biographie Morihei Ueshiba
La légende raconte que par sa seule puissance d’esprit,
par la seule énergie qu’il émettait en un cri, Morihei Ueshiba pouvait
plaquer un adversaire au sol. Un mythe entretenu par ses disciples, qui
témoignent des valeurs accordées à l’aïkido par son père fondateur : la
force mentale, la spiritualité, la négation de la violence. Car si ce
budo (art martial) reprend certaines techniques guerrières ancestrales
japonaises, Ueshiba, utopiste et fervent adepte du culte pacifiste de
l'Omoto Kyo, consacre sa vie à perfectionner un art dont le but n’est
pas de “tuer et de détruire” mais de répandre “la paix et la puissance
de l’amour”. Protéger, défendre, unir les efforts : autant de vertus
qu’il cultive au cours d’une existence semée de guerres, de budo et
d’illuminations spirituelles. A l’origine, c’est pour lutter contre une
santé fragile que, dès l’âge de 10 ans, le jeune Nippon issu d’un milieu
rural aisé se met à pratiquer de durs exercices physiques entre deux
séances de méditation. Après avoir appris à manier la baïonnette au
cours de la guerre russo-japonaise, il devient dans les années 1910
l’apprenti de Sokaku Takeda, maître de jujutsu. Ueshiba va désormais
s’évertuer à transmettre sa propre idée du budo (baptisée aïkido en
1942), tout en restant dévoué à son culte : en 1924, il collabore
notamment à la fondation d’une communauté utopiste en Mongolie, au nom
de la fraternité universelle promue par l’Omoto Kyo. Son talent devient
très vite reconnu ; il est même invité à réaliser une démonstration
devant la famille impériale et à donner des cours à l’Ecole militaire.
Et, alors que les arts martiaux sont interdits dans le Japon
d’après-guerre, les Américains, sensibles au pacifisme de l’aïkido,
autorisent en 1948 la reprise de son enseignement. Plus rien n’arrêtera
dès lors la transmission internationale d’un art à travers lequel
Ueshiba, décédé en 1969, continue de vivre à ce jour, répandant ses
idéaux du Far West au Pays du soleil levant.